Les rafles de Bruxelles

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Leçon 7

  • Que peut-on déduire de ce document sachant qu’il a été établi par des nazis et SS en janvier 1942 ?
  • Selon quel critère les pays sont-ils divisés en deux catégories A et B   ?
  • En quoi ce document concerne-t-il la Belgique   ?

Le 20 janvier 1942, quinze hauts fonctionnaires du parti nazi et de l’administration allemande se réunirent dans une villa de Wannsee, dans
la banlieue de Berlin, pour discuter de la mise en œuvre de ce qu’ils appelèrent « la Solution finale à la question juive ».

Représentant de la SS à cette réunion, le Général SS Reinhard Heydrich, directeur de l’Office central de sécurité du Reich, annonça que la « Solution finale » concernerait environ 11 millions de Juifs en Europe. Au cours de son procès en 1961, Adolf Eichmann a précisé qu’il avait dû fournir des informations pour l’exposé d’Heydrich dont le tableau récapitulant le nombre et la répartition des Juifs en Europe. Dans ce tableau, il distingue les pays européens occupés par la Wehrmacht (groupe A) des nations alliées de l’Allemagne (groupe B) auxquelles il ajoute les pays neutres (Suisse, Irlande, Suède, Espagne, Portugal et partie occidentale de la Turquie) et ceux devant être dominés à l’avenir par l’Allemagne (Angleterre, URSS).

Tableau récapitulant le nombre et la répartition des Juifs en Europe, page 6 du protocole de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942)

3 septembre 1942 : la police allemande quadrille le quartier de la rue des Tanneurs, dans les Marolles, à Bruxelles où vivaient de nombreux Juifs.

Rapport de police sur la rafle des Marolles :

« Vers 20 h 30, de nombreux policiers allemands ont établi un barrage autour
des rues Blaes-Miroir, Tanneurs, rue de la Querelle, Vanderhaegen, Terre Neuve, boulevard du Midi. D’autres se sont répandus dans les rues se trouvant dans cet îlot. Ils se sont introduits dans les maisons et y ont arrêté toutes les personnes juives sans distinction d’âge ni de sexe. Ces personnes ont été embarquées et conduites par des camions allemands vers un endroit ignoré. Nos agents C. et D. de service de 17 à 21 heures ont été retenus par les militaires allemands de 20 h 30 à 22 h 45. Ces derniers ne sont pas intervenus dans les arrestations. »

Rapport du 4 septembre 1942 rédigé par un commissaire adjoint ff. de la 2 e division (AVB, pol40-45, boîte 41); le nom des deux agents a été rendu anonyme. Cité dans B. Majerus, « Logiques administratives et persécutions anti-juives. La police bruxelloise et les arrestations de 1942 », in Les Cahiers d’histoire du temps présent, n° 12, CEGESOMA, 2003, pp. 208-209

Illustrations de la rafle à la gare du Midi :   
Le même jour, au même moment, une autre rafle a lieu quelques rues plus bas, juste derrière la gare du Midi.

© MJB

Jim Kaliski, petit Juif bruxellois, s’en souvient et dessine après la guerre ce qu’il a vu ce soir-là. © MJB